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Au-delà

Texte – Catherine Benhamou

Mise en scène – Margot Roucan

Assistant mise en scène – Dorian Durand

Jeu – Amélie ZekriVictor Lalmanach

Son & Lumières – Marin Laurens

Production – Chaos Canem

Durée – 1H30

Au-delà, c’est l’histoire d’Elle et Lui, de la préparation d’un massacre, d’une tentative belle et terrible d’arrêter le monde, d’en stopper la course qui les laissent « comme des chiens qu’on jette sur le bord de la route juste en ouvrant la portière parce que c’est les vacances et qu’on en veut plus ».

La pièce se construit comme une succession de portes que les personnages ferment ou ne voient pas. Le texte est riche, complexe, et notre jeune équipe repousse les limites de son travail pour s’en monter à la hauteur. La mise en scène s’attache, en s’appuyant notamment sur le travail de Jean Genet, sur la violence et la brutalité, a faire apparaître les personnages comme tour à tour victimes et bourreaux. La pièce se situe au-delà de la morale et il nous semble important de représenter des œuvres comme celle-ci.

Afin de se réapproprier une identité imposée, dévalorisante et excluante, les personnages décident d’accomplir un acte violent, qui doit leur permettre de retourner le stigmate dont ils sont victimes. La pièce, comme une succession de portes qui se ferment sur des possibilités de vie, pousse les personnages au point non-retour : la tuerie de masse. Nous interprétons Au-delà comme une tragédie contemporaine, c’est-à-dire que nous ne croyons pas que l’arc des personnages dépend de la fatalité. En effet, les actions d’Elle et Lui sont au contraire intrinsèquement liées à des facteurs profondément humains. De ce fait, nous traitons la violence des personnages non pas comme une manifestation de leur nature mais comme une réaction à la brutalité. Catherine Benhamou, à contre-courant des idées reçues sur la relation des femmes à la violence, accorde une place centrale à Elle dans la préparation et l’exécution du massacre: sans la parole d’Elle, il n’y a pas de tuerie, pas de nouvelle identité pour eux. Notre compagnie étant majoritairement composée de femmes, cette centralité du personnage féminin ne peut que nous toucher.

Enfin, nous traitons les différentes temporalités de la pièce – l’histoire de leur rencontre d’une part et le récit qu’Elle fait à la justice d’autre part – comme deux espaces scéniques distincts qui s’ajoutent à la projection du jeu vidéo. Un des engagements de notre compagnie est de rendre le théâtre vivant accessible à toutes et à tous: notre mise en scène est donc axée sur la compréhension des spectateurs-trices, dans une optique de décentralisation. Pour cela, nous souhaitons déconstruire, avec le public, des codes du théâtre contemporain. Partant, les distinctions spatiales et temporelles seront progressivement amenées à l’éclatement.

Troisième résidence, avril 2021

Troisième résidence, avril 2021

Troisième résidence, avril 2021